top of page

English below

Photo du rédacteurRoland J. Keller

Retour en Suisse : Falcon 9 s’envole à travers les hublots d’Edelweiss Air

Prêts pour un vol pas comme les autres ? Le 18 octobre 2024, alors que Falcon 9 s’élançait depuis Cap Canaveral, j’étais confortablement installé dans un avion paré à décoller de Tampa pour Zurich. Un lancement à vue d’œil à travers mon hublot à 188 km, très loin tout à fait imprévu... et un sacré coup de chance ! Eh oui, me voilà de retour sur le plancher des vaches comme on dit. Au Jura !


| ENGLISH BELOW | Zurich, October 20, 2024 |


Vol au dessus de Tampa...

En règle générale, je suis plutôt du genre poisseux. Certains me comparent à Pierre Richard, ce célèbre acteur comique français qui incarne à merveille le personnage maladroit, mais attachant, avec son style burlesque. Un peu comme un Jerry Lewis en Amérique, si vous voulez. Je vous épargne la longue liste de mes mésaventures – comme le jour où je suis resté coincé dans les toiles du VAB de la NASA une minute avant un lancement. Ou encore ce moment où j'ai dû expliquer au policier de la NASA, lors d'une fouille avec chien, que la banane un peu trop mûre oubliée dans mon sac photo n’était pas suspecte. Dernièrement, j’ai même réussi à égarer une pièce de serrage de mon boîtier dans l'herbe haute et très mouillée, juste en face de la Falcon Heavy, six heures avant son décollage le 14 octobre 2024. Mais cette fois, la chance a enfin tourné en ma faveur. Et pas qu'un peu ! Un véritable coup de bol, comme on dit. Avant d’entrer dans les détails, quelques lignes pour poser le décor.


Ce point lumineux dans le ciel, pris à travers mon hublot de gauche légèrement opaque (merci l'humidité), marque le décollage de Falcon 9 (mission Starlink). That bright spot in the skmarks the launch of Falcon 9 (Starlink mission).

Décollage à l’Est

Nous sommes le 18 octobre 2024, 19h31 heure locale (23h31 UTC). Cap Canaveral, Floride, au complexe de lancement 40. Le ciel est clair, bien que quelques vents capricieux aient tenté de semer le doute. Mais SpaceX n’est pas du genre à se laisser intimider. La Falcon 9 Block 5, fidèle au poste, se dresse fièrement, prête à décoller pour une mission bien particulière : Starlink 8-19. Le premier étage, booster B1076, n’en est pas à son premier rodéo. Il s’élance pour la 17e fois – oui, vous avez bien lu – et une fois de plus, il accomplit son devoir sans faillir. À son bord, 21 satellites Starlink, dont 13 sont équipés de capacités de connexion directe aux téléphones portables. Un exploit technologique en soi.

Le décollage se déroule sans accroc. Les moteurs rugissent, et la fusée s’élève, défiant la gravité, malgré les bourrasques qui auraient pu compliquer les choses. La séparation des étages ? Impeccable. Et comme prévu, le premier étage revient se poser en douceur sur la barge autonome "Just Read the Instructions", quelque part dans l'Atlantique. Tout est sous contrôle, de bout en bout. Les satellites sont ensuite déployés en orbite terrestre basse, parfaitement alignés avec le déploiement continu de la constellation Starlink. D'ailleurs, avant ce lancement, pas moins de 6’458 satellites Starlink parsemaient déjà le ciel. Ce vol établit également un nouveau record pour SpaceX, avec le booster B1076 qui signe ici sa 17e mission. Un chiffre qui donne le vertige quand on pense à la prouesse de réutilisation de ces fusées.


« Même à des milliers de mètres, la magie des fusées continue de m’émerveiller… »

 

Cap Canaveral et Tampa : si proches, si lointains

En réalité, ce lancement a bien eu lieu le soir du 18 octobre en Floride, mais il était initialement prévu pour la veille, à la même heure, 19h31, même lieu. Seulement voilà, le 18 octobre marquait également mon retour en Suisse, à 19h15 (heure locale). Impossible donc d’assister au décollage en personne, car j'avais déjà quitté Cap Canaveral dans l'après-midi, en espérant tout de même pouvoir suivre le lancement en ligne... une fois arrivé à l’aéroport.

Petite précision géographique : la distance à vol d’oiseau entre Cap Canaveral et Tampa est de 117 miles, soit 188 kilomètres. Cette ligne droite ignore les caprices du relief et des routes, et pour être plus précis, elle correspond à 102 milles nautiques. Le cap ? Plein ouest, avec un angle de -105 degrés par rapport au nord. Si vous empruntiez la route, la distance serait un peu plus longue : 129 miles, ou 208 kilomètres. Ce trajet relativement court permet parfois aux habitants de Tampa d'apercevoir les fusées décollant de Cap Canaveral, lorsque la météo est clémente. Et c’était justement mon cas, mais pas uniquement !



La magie des fusées, même de loin

Bien calé, ceinture bouclée (un peu trop serrée, comme d’habitude), sur mon siège 33A côté hublot à gauche, j'attends le décollage du vol direct Tampa-Zurich (LX 8005), prévu à 19h25. Le temps est parfait, tout se déroule sans accroc. L’équipage fait les annonces habituelles de sécurité, l'avion recule tranquillement et se met en file d'attente au bout de la piste. De l’autre côté de la Floride, la fusée est prête à s’élancer.

Je ne fais pas vraiment attention à tout ça, après tout, nos téléphones sont passés en mode avion, et tout le monde est bien calé dans son siège. Tout est prêt pour notre décollage. La fusée, elle, décolle à 19h31, pile à l’heure. Nous, presque, quand soudain, la voix du commandant de bord retentit dans les haut-parleurs : « Mesdames et Messieurs, ici votre commandant. Regardez à votre gauche, une fusée est en train de décoller ! »

À travers les hublots du côté gauche, comme l’a annoncé le commandant de bord, on voit effectivement la Falcon 9 s’élancer. Un point lumineux, assez imposant, qui s’élève lentement dans un ciel ocre, mais dégagé. À peine le temps de dégainer mon téléphone pour capturer une image un peu floue de ce décollage, et la voilà jointe à cette News. Moi qui ai l’habitude d’assister aux lancements de fusées de très près (à 5 kilomètres ou 3 miles), et même de les observer à une cinquantaine de mètres avant qu’elles ne quittent la Terre, pour ne pas dire les toucher, ça fait tout drôle d’en voir une à une telle distance !

L’avion d’Edelweiss survole Cap Canaveral environ 15 minutes après notre décollage de Tampa, peu après le lancement de Falcon 9.

Et voilà, un véritable coup de chance ! Ce n’est pas tous les jours qu’on assiste à un décollage de Falcon 9 depuis un avion prêt à s’envoler. En fait, c’était presque un double décollage. Si ça, ce n’est pas une synchronicité cosmique, je ne sais pas ce que c’est ! Tout ça pour dire, même à des milliers de mètres, la magie des fusées continue de m’émerveiller… et de me surprendre.


Résumé de mon trip

But du trip :

Assister à 2 lancements sur sites (préparatifs + décollages)

Falcon Heavy en Floride + Starship IFT-5 au Texas

Accréditations officielles :

NASA pour Falcon Heavy (Europa Clipper) avec pose des appareils à photos (Remote Cameras) sur la pas de tirr

SpaceX pour pose des appareils à photos (Remote Cameras) sur la pas de tirr

Partenaire : sponsor

Revue Technique Suisse (RTS)

Date du départ :

7 octobre 2024, Edelweiss Air, Vol LX 8004

Direct Zurich-Tampa. Airbus A340-300

Bilan :

C'est mon 44e lancement sur site. Complet pour Falcon Heavy : avec textes, viéo + images.

Partiel pour Starship. Pas pu me rendre sur place à temps. Assisté en ligne depuis Cap Canaveral

Date du retour :

19 octobre 2024, Edelweiss Air, Vol LX 8005

Direct Tampa-Zurich


Best off des photos de mon trip


Back in Switzerland : Falcon 9 Soars Through the Edelweiss Air Windows

 

Ready for a flight like no other? On October 18, 2024, as Falcon 9 lifted off from Cape Canaveral, I was comfortably seated in a plane, all set to take off from Tampa to Zurich. A launch visible through my window, 116 miles away– a completely unexpected sight... and a real stroke of luck! Yes, here I am, back on solid ground, as they say. Back in the Jura!

 

As a rule, I tend to be a bit unlucky, I tend to be a bit unlucky. Some people compare me to Pierre Richard, the famous French comedian who brilliantly portrays a clumsy yet endearing character with a flair for physical comedy. Kind of like a French Jerry Lewis, if you will. I’ll spare you the full list of my misadventures—like the time I got stuck in the VAB's fabric just minutes before a NASA launch. Or when I had to explain to a NASA police officer, during a bag search with a sniffer dog, that the overly ripe banana in my camera bag wasn’t a security threat. And most recently, I managed to lose a tightening piece from my camera rig in the tall, very wet grass, right in front of the Falcon Heavy, just six hours before its liftoff on October 14, 2024.

But this time, luck finally turned in my favor. And what luck! A real stroke of fortune, as they say. But first, let me set the scene in a few lines.

 

Liftoff in the East

It was October 18, 2024, 7:31 PM EDT (11:31 PM UTC). Cape Canaveral, Florida, at Launch Complex 40. The sky was clear, though some tricky winds threatened to complicate things. But SpaceX isn’t easily intimidated. The Falcon 9 Block 5 stood tall and ready, prepared to take on a special mission: Starlink 8-19. The first stage, booster B1076, was no stranger to the game. It was about to embark on its 17th flight—yes, you read that right—and once again, it didn’t disappoint. Onboard were 21 Starlink satellites, 13 of which had direct-to-phone capabilities. A technological marvel in itself.

The liftoff went smoothly. The engines roared, and the rocket soared skyward, defying gravity, despite the gusty winds that could have made things tricky. Stage separation? Flawless. And as expected, the first stage made a perfect landing on the autonomous drone ship, "Just Read the Instructions," floating somewhere in the Atlantic. Everything was under control from start to finish.

The satellites were then deployed into low Earth orbit, perfectly aligned with the ongoing deployment of SpaceX’s Starlink constellation. Before this mission, a staggering 6,458 Starlink satellites were already orbiting the Earth. This flight also set a new record for SpaceX in terms of rocket reuse, with booster B1076 completing its 17th mission. A number that truly boggles the mind when you think about the incredible feat of reusability.


“Even thousands of metres away, the magic of rockets continues to amaze me...”

 

Cape Canaveral and Tampa: So Close, Yet So Far

In fact, the launch did take place on the evening of October 18 in Florida, but it was originally scheduled for the day before—same time, 7:31 PM, same place. However, October 18 also happened to be the day of my flight back to Switzerland at 7:15 PM (local time). So, I couldn’t witness the liftoff in person, as I had already left Cape Canaveral that afternoon, hoping I could still catch the launch online... once I reached the airport.

A little geographical detail: the straight-line distance between Cape Canaveral and Tampa is 117 miles, or 188 kilometers. That’s the “as the crow flies” distance, without accounting for terrain or roads. More precisely, it’s about 102 nautical miles. The flight direction? Due west, with a heading of -105 degrees from north. If you were to drive, the distance would be a bit longer—129 miles, or 208 kilometers. This relatively short distance sometimes allows people in Tampa to see rocket launches from Cape Canaveral, especially when the weather is favorable. And that was exactly my case, but not mine alone!

 

The Magic of Rockets, Even from Afar

Comfortably settled, seatbelt fastened (a bit too tight, as usual) in seat 33A by the window on the left, I waited for the direct Tampa-Zurich flight (LX 8005) to take off at 7:25 PM. The weather was perfect, and everything was running smoothly. The crew made the usual safety announcements, the plane backed up and queued at the end of the runway. On the other side of Florida, the rocket was also ready for liftoff.

I wasn’t paying much attention given that our phones were in airplane mode, and everyone was settled in. The plane was just about ready for takeoff. The rocket, meanwhile, lifted off right on time at 7:31 PM. We were almost off when suddenly, the captain’s voice came over the speakers: “Ladies and gentlemen, this is your captain speaking. If you look out to your left, you’ll see a rocket launch!”

 

Through the windows on the left side, just as the captain had said, we could indeed see Falcon 9 lifting off. A sizable bright point of light slowly rising into the ocher but clear sky. I barely had time to whip out my phone and snap a rather rough photo of the launch, which I’ve included in this News. For someone like me, who’s used to seeing rockets takeoff up close – just 3 miles away – and even standing just fifty meters from them before liftoff, practically close enough to touch them, it felt quite strange to see one from such a distance!

 

And there you have it, a real stroke of luck! It’s not every day you get to watch a Falcon 9 liftoff from a plane about to take off itself. It was almost a double launch! If that’s not cosmic synchronicity, I don’t know what is. All in all, even from thousands of miles away, the magic of rockets never fails to amaze… and surprise me.



Comments


DSCF3994 2.JPG

Bonne lecture !

bottom of page