Roland J. Keller
Audace de pionniers
Ils ont la fibre du spatial, la baraka du Gruyère et l'audace des pionniers. Ces jeunes de l'EPFL, passionnés et déterminés, ne se contentent pas de rêver aux étoiles : ils construisent de leur propre main des fusées.
[Grandvillard, Switzerland, August 10, 2024] – Avec leur projet, le Gruyère Space Program (GSP) – à ne pas confondre avec le Groupement suisse des pompes à chaleur –, ils visent rien de moins que de se frayer une place dans l’échiquier de l'exploration spatiale.
Le GSP est une initiative lancée en novembre 2018 dont le projet a été de développer la première fusée suisse capable de réaliser des décollages et des atterrissages verticaux (VTVL). Le programme a pour objectif de démontrer la capacité à utiliser cette technologie avancée, cruciale pour la réutilisation des lanceurs et les atterrissages.
Dernières démos en septembre
L'un des principaux projets du programme est le développement de la fusée Colibri, qui est arrivé à terme et qui devrait effectuer son premier vol officiel dans le courant de ce mois de septembre 2024. Leur fusée est équipée d'un moteur bi-propulsif et est conçue pour décoller et atterrir verticalement, en s'inspirant des technologies utilisées par des entreprises comme SpaceX. Pour atteindre cet objectif, deux sous-projets ont été lancés en 2020 : le drone uMouche pour le contrôle de vol et le moteur de test bi-propulsif F-100 pour la propulsion.
Un « filin » obligatoire
Le projet a bénéficié du soutien de diverses entreprises et particuliers.
Le dernier en date du samedi 10 août 2024, le 29e, a accueilli les familles et privés qui n’ont pas manqué d’être admiratifs devant ce bout de fusée attaché à une grue. « C’est par sécurité et de toute façon, on n’aurait pas le droit de la lancer sans filin », confie l’un de ces étudiants, la tête dans les étoiles, mais les pieds bien dans le gravier.
Clearspace et SWISSto12
La Suisse joue un rôle actif dans la récupération des satellites en orbite et la gestion des débris spatiaux, principalement à travers des initiatives menées par des entreprises innovantes et des collaborations internationales.
L'un des projets les plus remarquables est mené par ClearSpace, une startup suisse issue de l'EPFL, qui a remporté un contrat avec l'Agence spatiale européenne (ESA) pour la mission ClearSpace-1. Prévue pour 2025, cette mission vise à capturer et à désorbiter un morceau de débris spatial appelé VESPA, un adaptateur de charge utile laissé en orbite après le lancement d'une fusée Vega en 2013. Le vaisseau ClearSpace utilisera des bras robotiques pour saisir le débris et le faire entrer dans l'atmosphère terrestre où il se désintégrera.
En parallèle, des entreprises comme SWISSto12, également issue de l'EPFL, participent au développement de nouvelles générations de satellites géostationnaires compacts, qui pourrait potentiellement intégrer des technologies de désorbitation pour la gestion de fin de vie. Ces initiatives s'inscrivent dans une démarche plus large de soutien à l'innovation spatiale en Suisse, où l'accent est mis sur la miniaturisation, la précision et la fiabilité.
Ces efforts montrent que la Suisse, malgré sa petite taille, contribue de manière significative à la durabilité de l'espace, en s'assurant que les technologies nécessaires pour la gestion des débris spatiaux sont non seulement développées, mais aussi mises en œuvre dans des missions concrètes.
Swiss Revival on Orbit
After their Colibri rocket project, which returns on its own, students at EPFL in Fribourg want to boost the lifespan of satellites in orbit. Enough to make Elon Musk green with envy.
[Grandvillard, Switzerland, August 10, 2024] - They have a flair for space, the baraka of the Gruyère region and the audacity of pioneers. These passionate and determined young people from EPFL don't just dream of the stars: they build rockets with their own hands. With their project, the Gruyère Space Program (GSP) - not to be confused with the Groupement suisse des pompes à chaleur - , their aim is nothing less than to carve out a place for themselves on the chessboard of space exploration.
The GSP is an initiative launched in November 2018 whose project has been to develop the first Swiss rocket capable of vertical take-off and landing (VTVL). The program aims to demonstrate the ability to use this advanced technology, crucial for launcher reuse and landings.
Final Demos in September
One of the program's main projects is the development of the Colibri rocket, which has come to an end and is due to make its official flight later this September 2024. Their rocket is equipped with a bi-propellant engine and is designed to take off and land vertically, drawing on technologies used by companies such as SpaceX. To achieve this goal, two sub-projects were launched in 2020: the uMouche drone for flight control and the F-100 bi-propulsive test engine for propulsion.
A Mandatory Tether
The project has benefited from the support of various companies and individuals.
The most recent, on Saturday August 10, 2024, was the 29th, when families and private individuals came to admire the rocket attached to a crane. "It's for safety, and anyway, we wouldn't be allowed to launch it without a tether," confided one of the students, his head in the stars, but his feet firmly planted in the gravel.
Clearspace and SWISSto12
Switzerland plays an active role in the recovery of satellites in orbit and the management of space debris, mainly through initiatives led by innovative companies and international collaborations.
One of the most noteworthy projects is led by ClearSpace, a Swiss startup spun out of EPFL, which has won a contract with the European Space Agency (ESA) for the ClearSpace-1 mission. Scheduled for 2025, this mission aims to capture and deorbit a piece of space debris called VESPA, a payload adapter left in orbit after the launch of a Vega rocket in 2013. The ClearSpace spacecraft will use robotic arms to grab the debris and pull it into the Earth's atmosphere, where it will disintegrate.
At the same time, companies like SWISSto12, also from EPFL, are participating in the development of new generations of compact geostationary satellites, which could potentially incorporate deorbiting technologies for end-of-life management. These initiatives are part of a broader effort to support space innovation in Switzerland, where the emphasis is on miniaturization, precision and reliability.
These efforts show that Switzerland, despite its small size, is making a significant contribution to the sustainability of space, by ensuring that the technologies needed to manage space debris are not only developed, but also implemented in concrete missions.
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