Panache de fumée et pétarade céleste
Falcon Heavy décolle le 14 octobre 2024 offrant un envol impressionnant et mémorable. Les 27 moteurs rugissants ont pété et résonné comme un coup de tonnerre allongé, laissant un panache de gros « cumulus » s’allonger sur le pas de tir. La fumée a presque semblé encadrer la fusée dans son ascension.
ENGLISH BELOW. Cape Canaveral, October 14, 2024.
À environ 5 km (3 miles) de distance, on a une vue à couper le souffle sur cet horizon plat, tout droit sorti d'une carte postale. À gauche, le VAB, imposant comme un gardien silencieux. En face de nous, la fusée Falcon Heavy, fièrement érigée sur son pas de tir historique LC-39A. À droite, les tours de lancement LC-40 et LC-41, petites, mais vaillantes à côté du géant du jour.
Le ciel est limpide, d’un bleu parfait. Avec un pouce levé devant moi, je peux à peine cacher cette fusée à l’œil nu. Selon la position du soleil qui pointe derrière nous, Falcon Heavy brille comme un phare en plein jour. On se croirait dans une pub pour lunettes de soleil. Trois minutes avant le lancement. Le compte à rebours déroule tranquillement ses derniers chiffres, comme s'il se préparait aussi mentalement. La tension monte d’un cran. Même les derniers employés du centre de presse sortent en trombe, comme s'ils risquaient de manquer un épisode de leur série préférée.
À l’ombre, c’est mieux
De la fusée blanche s’échappe un nuage de Falcon Heavy, signe que tout fonctionne à merveille. L'oxygène liquide ultra-froid (à -180 degrés C.) qui s’échappe au contact de l’air ambiant provoque cette fumée caractéristique. En ce mois d’octobre, on ne subit plus les chaleurs suffocantes de l’été. Néanmoins, je me suis installé à l’ombre d’un vieux camion de NASA TV, parfait pour affiner mes réglages en toute tranquillité.
Je suis équipé de mon fidèle Canon EOS R3 avec un téléobjectif de 400 mm, et oui, j'en suis plutôt fier. Cela dit, l'habit ne fait pas le moine. Certains de mes collègues photo-reporters réussissent à capturer des clichés incroyables avec du matériel bien plus modeste. Comme quoi, tout ne dépend pas de l’équipement !
Les 27 moteurs Merlin de Falcon Heavy ont délivré une poussée équivalente de dix-huit Boeing 747 au décollage.
T-1 minute : l’adrénaline monte
Il reste une minute avant le décollage, et on sent l’adrénaline monter. Autour de moi, ça discute tranquillement, comme si personne ne s'inquiétait vraiment de l’instant. On dirait que c'est devenu une routine pour certains. Mais tout le monde sait qu’un sacré show nous attend. Ce n’est pas tous les jours qu’on lance un monstre pareil.
Falcon Heavy, du haut de ses 70 mètres, impressionne. Il est composé de trois boosters de premier étage Falcon 9, totalisant 27 moteurs Merlin (9 par booster). Pour cette mission, la fusée est en mode « tout ou rien » : aucun des boosters ne sera récupéré. C’est leur sixième et dernier vol, après avoir déjà lancé la mission Psyche de la NASA il y a un an, ainsi que USSF-44, USSF-52, USSF-67 et Hughes JUPITER 3.
Ces 27 moteurs Merlin de Falcon Heavy délivrent une poussée de plus de 5 millions de livres (2'268 t0nnes), soit l'équivalent de dix-huit avions 747 au décollage. Autant dire, ça déménage. C’est l'une des fusées opérationnelles les plus puissantes au monde, capable d'envoyer près de 64 tonnes en orbite.
T-3 secondes : où est l’étincelle ?
À 3 secondes du décollage, c’est le moment de se concentrer. Plus question de se laisser distraire. Mon téléphone est posé sur un petit trépied, réglé via ma montre, qui me montre aussi les images. Mais soyons honnêtes, je me concentre surtout sur mon objectif principal. À zéro seconde, je n’aperçois pas encore la fameuse étincelle de l’allumage, et là, une petite hésitation : faut-il appuyer maintenant ? Oui, c'est l’instant. La fusée commence à lâcher une gerbe de fumée blanche de chaque côté. À dix mètres d’altitude, les moteurs s’embrasent d’une flamme rougeâtre, signe que le show est bien parti.
À peine le temps de me le dire que je dois déjà fixer la fusée comme une cible, tout en essayant de ne pas cligner des yeux. Je jette un rapide coup d’œil hors de mon viseur pour profiter encore plus de l’instant. Et là, la gerbe de fumée s’étend, s’élargit, transformant le site en un véritable océan de nuages blancs. On aurait dit que de gros cumulus avaient été descendus tout droit du ciel pour l’occasion. Un décollage qui en met plein la vue !
Le son nous rattrape
À +20 secondes, Falcon Heavy est déjà si haute dans le ciel azur que j’ai du mal à la suivre avec précision. C’est à ce moment-là que le son nous rattrape enfin. Ça pète et résonne comme un coup de tonnerre allongé, si fort que tout le monde sur place sursaute un peu. La fusée file sur notre droite, direction sud-est, vers une orbite bien spéciale pour placer ce gros satellite d’exploration (cf. ma précédente News). Pas de retour spectaculaire des boosters sur d’autres, pas de tir cette fois-ci, mission oblige.
Quoi qu’il en soit, Falcon Heavy a décollé ce lundi 14 octobre à 12h05 (heure locale), 18h05 en Suisse, pile à l'heure. Un joli doublé spatial, puisqu'à peine un jour avant, le dimanche 13 octobre 2024, Starship 5 (IFT-5) s'envolait du Texas à 7h25 (locale), 14h25 (suisse). Une semaine chargée pour SpaceX !
En somme, un lancement mémorable, où Falcon Heavy et ses 27 moteurs n’ont pas déçu. Une prouesse technique parfaitement exécutée, inscrivant un peu plus SpaceX dans la légende des grandes épopées spatiales.
Plume of Smoke and Celestial Boom
Falcon Heavy lifted off on October 14, 2024, delivering an impressive and unforgettable launch. Its 27 roaring engines cracked and rumbled like an extended thunderclap, leaving a massive cloud of "cumulus" rolling across the launch pad. The smoke almost seemed to frame the rocket as it ascended
About 3 miles (5 km) away, we have a breathtaking view of a flat horizon that feels straight out of a postcard. To the left, the towering VAB stands like a silent guardian. Right in front of us, the Falcon Heavy rocket, proudly perched on its historic LC-39A launch pad. And off to the right, the smaller but scrappy launch towers LC-40 and LC-41.
The sky is crystal clear, a perfect blue. With a thumb held up in front of me, I can barely hide the rocket from sight. Depending on where the sun is—just behind us—Falcon Heavy gleams like a lighthouse in broad daylight. Feels like we’re in a sunglasses commercial. Three minutes before liftoff. The countdown clock ticks down calmly like it's mentally preparing itself too. The tension ramps up. Even the last few press center employees rush outside, like they’re about to miss the finale of their favorite show.
Sound Catches Up
White vapors escape from Falcon Heavy, a sure sign that everything’s running smoothly. The ultra-cold liquid oxygen (at a frigid -297 degrés F.) meeting the warm air creates that signature mist. Thankfully, in October, we’re no longer dealing with the suffocating summer heat. Still, I’ve settled in the shade of an old NASA TV truck—perfect for quietly fine-tuning my settings.
I’ve got my trusty Canon EOS R3 with a 400mm telephoto lens, and yeah, I’m kind of proud of it. But, as they say, clothes don’t make the man. Some of my fellow photojournalists capture stunning shots with gear that's a bit more, shall we say, modest. Just goes to show, it’s not all about the equipment!
Falcon Heavy’s 27 Merlin engines delivered the equivalent thrust of eighteen Boeing 747 aircraft at liftoff.
T-1 Minute: The Adrenaline Rises
One minute left before liftoff, and you can feel the adrenaline kicking in. Around me, people are chatting casually, like the moment isn’t that big of a deal—just another day at the office. But deep down, everyone knows we’re in for one heck of a launch.
Falcon Heavy, standing tall at 70 meters, is a beast. It’s made up of three Falcon 9 first-stage boosters, with a total of 27 Merlin engines (9 per booster). For this mission, it’s all or nothing—no booster recovery this time. These boosters are on their sixth and final flight, having previously launched NASA’s Psyche mission a year ago, along with USSF-44, USSF-52, USSF-67, and Hughes JUPITER 3.
Together, Falcon Heavy’s 27 Merlin engines generate over 5 million pounds of thrust—about the same as eighteen 747s at liftoff. In other words, it’s going to be a wild ride. It’s one of the most powerful operational rockets in the world, capable of hauling nearly 64 tons into orbit.
T-3 Seconds: Where’s the Spark?
At T-minus 3 seconds, it's time to focus. No more distractions. I’ve got my phone set up on a small tripod, with settings controlled through my watch, which also shows me the live feed. But let’s be honest, my real focus is on my main camera. At zero, I still don’t see that signature ignition spark, and for a split second, I hesitate—should I press the shutter now? Yes, now’s the time. The rocket starts releasing white plumes of smoke from each side, and at about ten meters high, you can clearly see the engines warming up with a reddish flame.
Before I even have time to process it, I’m locked on the rocket like a target, trying not to blink. I sneak a quick glance away from the viewfinder to soak in the moment. The plume of smoke spreads wider and wider, creating a rare spectacle—like someone dropped a bunch of massive cumulus clouds right onto the launch pad. A liftoff that’s nothing short of breathtaking!
The Sound Catches Up
At T+20 seconds, Falcon Heavy is already so high in the bright blue sky that I’m struggling to keep it in focus. And then, the sound finally catches up with us. It cracks and rumbles like an extended thunderclap, so loud it takes us by surprise. The rocket veers off to the right, heading southeast to reach its special orbit for deploying that hefty exploration satellite (see my previous News). No dramatic booster landings this time—mission priorities.
Still, Falcon Heavy lifted off right on time, Monday, October 14, at 12:05 PM (local), 6:05 PM in Switzerland. A perfect double feature for SpaceX, coming just one day after Starship 5 (IFT-5) took off from Texas on Sunday, October 13, at 7:25 AM (local), 2:25 PM in Switzerland. Quite the busy week for SpaceX!
All in all, a memorable launch where Falcon Heavy and its 27 engines did not disappoint. A flawlessly executed technical feat, further cementing SpaceX in the legend of great space epics.
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